Malgré un entraînement allégé ces dernières semaines, je suis plutôt en forme avant d'aborder ce half. Les conditions sont fraîches mais bonnes et j'ai le sentiment de pouvoir faire quelque chose d'intéressant.

Je nage un peu avant le départ, histoire de prendre la température. RAS. Le départ est donné, c'est la cohue. Je suis dans l'oeil du cyclone. Le brouillard est tellement dense qu'on ne voit rien et bien sûr pas la bouée qui est pourtant jaune. J'ai des nageurs dans mes pieds, dans mes mains, sur les côtés, et ce pendant facile 200m. Impossible de nager correctement, un truc de fou. Je panique un peu, galère, boit la tasse. Bref, je ne suis pas bien et m'énerve. J'essaye de rester relax mais je n'arrive pas à nager et je n'y vois rien avec cette fois le soleil dans la figure. Mon bras droit fait n'importe quoi, aucune propulsion et je n'arrive pas à corriger, je n'ai pas de force. J'essaye de réduire le mouvement propulsif pour ne pas trop me fatiguer mais c'est une grosses galère. En plus, je gobe régulièrement de l'eau. Je boucle le 1er tour en 28mn.

J'entame le 2nd tour et j'ai le moral dans les chaussettes. L'histoire se répète encore. J'en ai marre du triathlon. Je m'accroche et finit cette galère tant bien que mal en 1h05. A la sortie de l'eau, je titube un peu mais le pire est à venir. J'atteins mon vélo et je suis incapable de rester debout. La tête tourne, je ne suis vraiment pas bien. Un arbitre le voit et vient vers moi. Il me demande si ca va et lui répond que oui. J'ai peur qu'il m'arrête. Il me demande si je suis sûr. Je lui dis que oui et gerbe dans le même instant. C'est chaud...Au bout de 8mn de transition, j'arrive à partir. Je sais que je pars pour 90km en solitaire et c'est très dur.

Les premiers coups de pédales sont compliqués d'autant que je ne sais pas comment m'alimenter. Si je suis mon plan, je risque de gerber encore. Si je minimise, peut-etre que ça peut passer. J'opte pour la 2ème solution à l'extrême. En 90km, je ne boirai qu'un bidon et ne prendrai qu'un gel. Pourtant, au bout d'une longue ballade en solitaire, je termine en 3h17, presque un miracle.

La course à pied se passe bien compte tenu des circonstances. Je dois m'arrêter longuement au ravito pour bien me nourrir car sinon je suis cuit. Je n'ai pas d'énormes sensations mais ça avance tranquillement. De toute façon, il faut juste finir. Je termine en 1h54.

Bref, au total, 6h28 d'une longue souffrance physique et mentale. Bien sûr, il y a toujours la satisfaction de finir mais nager si mal ne me permet pas d'espérer grand chose à chaque fois.

On verra l'année prochaine...