...en on a vu Vesoul! pour citer Jaques Brel, et plus exactement le lac de Vaivre (70) pour le 30ème anniversaire du triathlon de Vesoul le 17 août.
Je suis inscrit sur le M. C'est une première pour moi qui ai débuté le tri en juin (à Deauville). J'ai une préparation un peu limite à mon avis: un petit km de piscine 1 à 2 fois depuis quelques semaines, une dizaine de sortie vélo qui n'ont jamais dépassé 40 bornes et quelques sorties de course à pied entre 8 et 14km. Pas de fractionné, tout en continu. J'ai fait un régime hyper glucidique "maison" sur les derniers jours et j'ai essayé de ne pas faire d'excès malgré les sollicitations pendant cette période de vacances!
Jour J, la météo est incertaine "avec un ciel si bas, qu'un canard s'est perdu" chantait le poète Belge dans "le plat pays qui est le mien". Sauf que les organisateurs ont préparé une petite surprise pour la trentième: le parcours "du plat pays" autour de lac a été abandonné au profit d'un parcours de grimpeur en vélo et d'une montée à la motte, le sommet local, en CAP... et ça change tout! Le ciel semble dire "moi, je t'offrirai des perles de pluie, venues de pays ou il ne pleut pas", mais le vent finira par chasser les nuages pendant l'après-midi.
Début de l'épreuve à 14h30, je suis là en avance et je préfère aller voir les épreuves kids et traîner dans le village que de regarder "la pendule au salon, qui dit oui, qui dit non, qui dit je vous attends..." pour ne pas faire monter le stress. Finalement il ne pleut pas et il fait 20°, idéal car j'avais peur de la canicule avec un départ à cette heure là.
Coup de feu: je tire les leçons de mes erreurs sur mes 2 triathlons précédents: je me place sur les extérieurs et je laisse partir tout le monde devant moi en natation. Comme le départ est au bord de l'eau, ça ne me coûte que quelques secondes. J'ai décidé de nager cool et de ne pas appuyer dans l'eau pour éviter un coup de moins bien. Je me sens bien, mais je me rends compte que ça nage très vite devant, et je ne double presque personne, d'autant que je fais un petit écart à la deuxième bouée et que je fais 50m de rab. Plus grand monde autour de moi, mais je me dis: "Nan, Jef ... euh...Reynald, t'es pas tout seul!" et je me tiens à ma ligne de conduite: faire la course à mon rythme. Je comprends très vite que le niveau est relevé, rien à voir avec les épreuves "découverte" auxquelles j'avais participé jusqu'à présent. Une sortie à l'australienne, un deuxième tour géré de la même façon, et je sors des 1500m en 32'14. Je suis hyper satisfait, je voulais faire mois de 40 min (j'avais mis plus de 17min pour faire les 300m dans la "machine à laver" et les vagues de Deauville).
Transition 1 en prenant mon temps, j'enfourche mon vélo et le speaker annonce mon nom à la sortie du parc en voyant ma combine Wild Team et mon n°77. Je repense à Jaques Brel "t'as voulu voir Vesoul": c'est maintenant que je vais découvrir le "faux-plat" pays! 2 boucles de 21km, et si je m'attendais à voir "des cathédrales comme uniques montagnes", je vais plutôt faire connaissance avec le Mont Levernois: 6km réguliers à 6% à effectuer 2 fois, et une descente super dangereuse sur les petites routes de village avec des nids de poules, des ralentisseurs, des plaques d'égouts et des graviers (il ya eu une bonne chute le matin sur l'épreuve S). Il paraît que "les flamandes dansent sans rien dire au dimanche sonnant", en revanche sur le coup des 15h30, les Franc-comtoises donnent de la voix et je trouve qu'il y a beaucoup de monde sur le bord de la route dans les village et une ambiance super joyeuse et sympathique, même les débutants comme moi reçoivent des tas d'encouragements, et pas seulement les stars qui filent à 45 à l'heure de moyenne avec leur vélo de contre-la montre. Pas de bol, à 200m du parc à vélo, sur un ralentisseur, mon bidon saute du cadre et se bloque dans les rayons!!! je fais une trace freinage de 10m sur la route, un beau plat sur mon pneu neuf et je tord un peu un rayon... et surtout je manque de me prendre une belle gamelle. Enfin, je termine en 1h30'58'', j'ai perdu 3 places et je ne suis pas trop entamé. J'ai bien géré l'alimentation et le rafraîchissement, par contre, c'est la dernière fois que j'essaie la boisson énergétique Aptonia, une fois chaud, c'est vraiment dégeu, je me contenterai de boire de l'eau et de manger une ou deux barres ou gel coup de fouet.
Transition 2 tranquille. J'ai les jambes dures mais je pars à mon rythme le long du lac, en passant vers les stands ça sent la bouffe "des moules et puis de frites, des frites et puis des moules et du vin de Moselle" , à ce moment là, ça ne met pas trop en appétit, c'est plutôt le contraire... Le parcours est plutôt sympa, sauf qu'en point de mire on voit la croix au sommet de la montagne qui nous fait face, et qui sert de point culminant de cette épreuve. Ca se rapproche, je reprends quelques concurrents bien cuits sur le plat, on passe sur un pont après 3,5 km de course et paf, au détour du virage, ça grimpe sec: 1,2km à plus de 15%!!! L'impression est terrible, au bout de 100m, je marche. Vincent Luis (6ème mondial, 11ème aux JO de Londres) avoue sur le podium que même le vainqueur a dû marcher dans la côte, l'honneur est sauf! C'est dur! mon mollet droit me dit "Non, je te prévieeeeeens, je n'irai pas plus loiiiiin...", il faut dire que le parcours est un ancien chemin de croix, qui porte bien son nom, emprunté jadis par les pellerins et "les bigotes" sans doute dans le but de faire pénitence et de se faire pardonner quelques péchés! Il y a même des marches d'escalier et je me cale dans le sillage d'une jeune triathlète qui a l'air pas trop mal et je me dit "quel beau métier professeur" (amateurs de contrepèteries, bonjour), je m'accroche et j'accélère dès que le % est un peu moins fort, mais les murs se succèdent et quand ça monte fort elle me distance: J'ai envie de crier:"Ne me quitte paaaas!". Je comprends que je peux abandonner tous mes objectifs chronométriques, maintenant il faut que je finisse dignement. Les coureurs que je croise dans l'autre sens encouragent les autres comme nous qui sont encore dans le dur, c'est chouette. Mentalement, pas de problème, ça va passer. Lorsque je prends mon bracelet synonyme de passage en haut, je sais qu'il ne me reste plus qu'à "faire le job" jusqu'en bas. Dans la descente je lâche un petit mot de soutien à chaque galérien qui est encore derrière moi, et je cherche un peu de relâchement. Finalement je reprends 14 places pendant la CAP. Arrivé sur le plat à 2km de la ligne, divine surprise, je croise ma femme et mes enfants venus à ma rencontre. Comme à ce moment là je suis à 10-11km/h, la petite Egantine (3 ans) me suis sur une cinquantaine de mètres, et Paul (5 ans) va tenir presque 500m, ça me file un grand sourire pour finir. J'ai même quelques supporters sur la dernèire ligne droite. 56'31'' en CAP sur ce parcours vraiment dur.
Je passe la ligne en 3h04,38'' 163ème sur 205 partants de bon niveau et 189 finishers. Avec ce dénivelé, je me dis qu'il faut que je passe sous les 3 heures dans une épreuve plus roulante, je suis râpé mais content. "J'ai voulu voir Vesoul et j'ai vu Vesoul..."
Commentaires
Wild Team Normandie
Wild Team Bourgogne Franche Comté
Wild Team Nouvelle-Aquitaine
Wild Team Paris-IDF
Wild Team Paris-IDF
Wild Team Paris-IDF
Prochain tri avec le Lombric sous les 3h ?
Dans tous les cas bonne référence pour les prochains à venir ;-)
Wild Team Bourgogne Franche Comté
Wild Team Normandie