Avec les copains nous avons commencé le triathlon il y a un an. Après une ou deux épreuves pour découvrir, le RDV est fixé pour débuter cette année à Cepoy, près de Montargis (45). J'ai l'impression qu'on fait un peu figure de touristes... Pour ma part j'ai couru presque toutes les semaines cet hiver, et je vais assez régulièrement à la piscine depuis plusieurs mois. Par contre, je n'ai fait que 2 sorties d'environ 40km avec mon vélo, qui est déjà mon point faible.
Toute la semaine, on a regardé avec anxiété les prévisions météo. On a tout essayé: danse de la pluie inversée (en moonwalk) pour chasser les nuages, prières à Saint-Gillot-Pétré (saint patron des miracles climatiques), j'ai voulu tenter des sacrifices humains (mes voisins de palier) en offrande à Catherine Laborde, mais ma femme m'en a dissuadé par peur de se retrouver dans "faîtes entrer l'accusé" d'ici quelques mois. Tant pis. C'est mort: il va faire un temps abominable! Le samedi, l'organisation annonce que le parcours CAP est inondé et qu'il faut en tracer un autre en urgence.
J'arrive la veille et je suis hébergé chez le lamentin galactique et sa femme. Première tuile: le lombric qui faisait figure de favori après ses perfs à Deauville l'année dernière a la grippe: il déclare forfait. On croit d'abord à une blague, mais en fait, je pense qu'il s'est dégonflé à l'idée de se mesurer à ses adversaires plus jeunes qui ne rêvent que de lui faire mordre la poussière. Ca commence mal.
Ensuite le lamentin m'explique qu'il a eu peur de ne pas tenir le choc en natation donc il se rabat sur le format S. Quoi?!! a ce rythme, je vais me retrouver tout seul. L'avenir lui donnera raison car il nage comme un plomb et s'il y avait eu 200m de plus en natation, je crois qu'il se serait noyé dans les eaux boueuses du lac! (cf. son debriefing). Il me rassure en me disant qu'il y aura d'autres membres de la Wild team le lendemain. J'ai pas compris tout de suite car il prononce "Ouilde tim" (le pauvre n'a sans doute pas eu la chance d'aller à l'école jusqu'en 6ème... ou bien il ronflait au dernier rang pendant les cours d'anglais). On mange un poulet et une assiette de nouilles et hop au lit, la tête 15cm sous le vélux où tombe la pluie battante: pour la bonne nuit de sommeil, c'est rapé aussi!
Dimanche matin, j'accompagne le lamentin sur l'épreuve S, je ferai l'assistance technique, la préparation mentale et la pompom girl en même temps. Comme prévu: il pleut des cordes! J'attends des nouvelles du dernier larron de la bande: notre pote Antoine qui côtoie les "Wilders" mais n'a pas de licence de notre club. Tant pis, on l'appellera "Pokémon Foufou": ça semble correspondre au personnage et à son mental de pré-ado... Il doit apporter le picnic. Il m'appelle pendant la matinée pour me dire qu'il retourne chez lui car il a oublié son vélo au garage!!! Encore un champion du monde dans notre équipe de sous-doués! Vers midi, les pieds dans la boue, on ingurgite un repas hyper diététique à base de sandwich au jambon et restant de pâtes aux oignons (froides) dans le coffre de la voiture.
Avant d'aller s'installer dans le parc à vélo, le lamentin scrute mon vélo et m'explique que je dois gonfler mes pneus à 8 bars mini, alors que moi je me contentais de tâter avec mon pouce si le pneu était assez dur (comme quand j'avais 9 ans). Tout le monde se fout de moi, je passe pour un rigolo: la honte. Du coup je demande une pompe digne de ce nom à notre voisin sur le parking car celle de "Pokémon Foufou" vient de rendre l'âme. Comme un imbécile je me dépêche et je pète la valve de ma roue avant: il reste 1/2 heure avant le départ. Bien entendu je n'ai pas de chambre de rechange car j'avais choisi d'emporter seulement une bombe anti-crevaison. Coup de stress: je joue de mon charme légendaire pour récupérer une chambre à air auprès d'une superbe jeune fille qui a couru le S le matin... (elle me prend 10€...). Heureusement qu'un mec sympa de Sainte-Geneviève nous donne un coup de main pour remonter la roue à temps car on a encore l'air de 2 idiots en galérant comme des manchots pour remettre le pneu.
C'est presque l'heure du départ, sous la pluie. Le speaker fait des blagues et annonce une super fenêtre météo de 3 heures sans une seule goutte. C'est n'importe quoi! Antoine reconnaît dans le parc un des membres "historiques" de la Wild Team: "la Crevette" est dans la place. A côté de nous, "Chihuahoua hurlant" fait aussi admirer sa combinaison Wild Team et son superbe vélo de contre-la-montre. Entre membre, il y a tout de suite une proximité qui s'instale, ça fait plaisir. D'ailleurs, quand je vois la qualité des vélos dans le parc, je me dis que ça n'est pas un triathlon découverte et que la plupart des concurrents sont des "vrais". Je suis le dossard 440.
Le départ est donné dans l'eau. Antoine et moi avons décidé de laisser partir le paquet devant pour plus de confort, donc on se met tranquille à l'eau. Et la "PAN!": Coup de pétard! le départ est donné et on a encore de l'eau jusqu'au mollets. Je n'ai même pas enfilé mes lunettes. C'est la panique: on plonge direct, enfin surtout moi car mon acolyte démarre en brasse pépère pour bien confirmer notre image de touristes incompétents. Normalement je dois lui prendre un peu de temps en natation, mais je me méfie car il a du foncier (il vient de faire le marathon de Paris) et l'année dernière à Deauville il avait doublé le lamentin au sprint par surprise. Finalement l'eau est froide et le scratch de ma combine me blesse dans le cou, mais je m'oriente assez bien. Je trouve le temps un peu long et je me rends compte que je suis sur un rythme pas super élevé par rapport à ce que je fais en piscine, mais je ne suis jamais dans le rouge et je sais que c'est l'essentiel. Je sors de l'eau assez satisfait, sans connaître mon temps.
J'ai la tête qui tourne dans le parc pour la première transition, je choisi de ne pas mettre de chaussettes, c'est la première fois. J'arrive à la sortie du parc devant l'arbitre: j'ai oublié mon dossard! Je retourne chercher mon emplacement et le porte dossard dans mes affaires. Quelle buse! Je m'en veux de perdre tout ce temps. 36'16": c'est correct.
Le vélo commence. Le parcours est moins roulant que prévu, le revêtement n'est pas très bon, et c'est une succession de petites montées/descentes avec beaucoup de changements de rythme. Je n'arrive pas à réinitialiser mon compteur: ridicule... Sinon, on va voir si le prolongateur que j'ai installé sur mon vieux vélo sert à quelque chose. Il n'est pas très bien réglé et l'ai mal aux lombaires, je suis souvent obligé de me relever pour m'étirer le dos. Mais je suis étonné, car je roule bien et je double même un certain nombre de concurrents. En montée, je ne suis pas terrible, mais quand ça roule bien, je vais assez vite. Il faut faire attention car c'est très glissant. C'est incroyable: avec mes pneus gonflés ça marche beaucoup mieux. L'année dernière à Deauville j'avais roulé 20km à 29 km/h et là, je fais une moyenne de 32 environ. J'arrive à la T2 assez frais en 1h15.
Cette fois, pas d'erreurs. Je saute dans mes chaussures toutes neuves (vertes et noires, assorties à la trifonction...) et je me lance à fond dans la course à pied. J'ai des bonnes jambes mais au bout de 30 secondes je chope un super point de côté qui me plie en deux. je suis super frustré car je sens que j'ai la pêche. 3km de souffrance. Je demande aux concurrents à côté de moi comment faire pour m'en débarrasser. Un mec sympa me dit d'essayer différentes respirations. C'est ce que je fais, je le remercierai après la course. Il pleut à torrent. J'essaie de me décontracter et de penser à autre chose, ça passe peu à peu. Le parcours est tout plat autour du lac. Entre le 3ème et le 8ème km: je vole! Je double pas mal de monde et ça me motive encore plus. Je reprends Chihuahoua Hurlant qui a l'air un peu à la peine. Il y a des flaques énormes comme des rivières de steeple-chase. Au début j'ai essayé de contourner, puis très rapidement je saute dedans comme un sauvage même s'il y a de l'eau jusqu'aux genoux! Je regarde ma montre et je ne comprends pas car je suis très en avance sur mes prévisions (certes aléatoires). Je fini un peu dans le dur mais sans m'effondrer et en gardant un rythme soutenu. Je franchi la ligne en 2h32'14". J'en crois pas mes yeux, je voulais faire 2h55. J'ai gagné plus de 30 minutes sur mon premier M l'année dernière et j'ai fait 40'26 en course à pied! Pendant quelques minutes, je me demande si je n'ai pas oublié une boucle ou une partie du parcours!
Incrédule, je repars au petit trot en sens inverse pour encourager les concurrents derrière moi et aller à la rencontre du "Pokemon". L'ambiance sur le parcours est vraiment très sympa entre les spectateurs et les triathlètes. je reçois plein de messages de sympathie et de sourires des mecs (et des nanas que j'encourage). Le triathlon c'est vraiment un super état d'esprit! Enfin, les nuages s'effacent et laissent place à une belle éclaircie pour l'arrivée de mon pote le "Pokémon".
Je suis plein de terre, j'ai des ampoules et ma voiture est vraiment dégeu. Mes chaussures neuves sont dévastées, mais je rentre à la maison (en Bourgogne) le coeur léger, vraiment ravi par cette super journée. J'ai adoré l'esprit "Wild Team" et l'ambiance pour ce début de saison. En plus je suis super content de ma perf, je vais pouvoir frimer auprès des copains... Vivement le prochain!
Commentaires
Wild Team Nouvelle-Aquitaine
Wild Team Bourgogne Franche Comté
Wild Team Provence-Alpes-Côte d’Azur
Du coup, je ne regrette pas de reprendre et de faire ma reprise ce dimanche au triathlon de l'étang des bois.
J'avais vu que tu n'avais pas mis ton dossard, j'ai crié, mais tu étais "achement" concentré et du coup, ben ça t'a valu un aller-retour....
Félicitations pour ta perf !!!!
Wild Team Paris-IDF
Wild Team Bourgogne Franche Comté
Wild Team Paris-IDF
Merci pour les encouragements et à plus.
Le prochain dans une semaine à l'étang du bois près d'Orléans.
Wild Team Paris-IDF
Par contre ne pas trop comparer avec Deauville qui est un Tri tres lent !
Tu viens au tri de paris?
Wild Team Centre-Val de Loire