Ce samedi 15 août, j’ai participé pour la première fois à l’embrunman, qui était également mon premier ironman. Pour les courageux, voici le récit de cette folle journée, de la préparation à la ligne d’arrivée ;)
Préparation
Entrainement
Parce que malgré tout on ne se lance pas là-dedans par hasard, je suis parti sur une prépa de 20 semaines en m’appuyant sur un plan d’entrainement récupéré sur un site de tri. A la lecture du programme, je décide d’étaler sur 22 semaines pour avoir 2 semaines de récup et une marge au cas où un pépin se présente. Je débute le plan à mi-mars.
Les 3 premiers mois sont « cool », le plan consiste surtout en l’enchainement des 3 disciplines mais sur des durées « raisonnables. Au final la difficulté c’est de suivre le rythme, sans tomber dans le piège du tri-quotidien. Je me limite donc à deux séances/jour.
Les 3 derniers mois sont l’avènement des sorties longues et des enchainements. Moi qui n’avait jamais fait plus de 100km en vélo, je suis arrivé progressivement jusqu’à 160km + un petit footing derrière. La grosse difficulté est que les grosses sorties ont été faites en juin/juillet, soit en pleine canicule. Il parait qu’il fait chaud à Embrun, donc là je serais prêt !
J’ai tourné à une moyenne de 12h hebdo. 20h pour ma plus grosse semaine, et 7h pour ma plus faible (juste besoin d’un break mental).
Compétitions préliminaires
J’ai jalonné ma prépa de compètes, pour avoir des objectifs intermédiaires et se jauger.
A mois de mai, j’ai placé une cyclosportive (180km en 6h) pour appréhender le long en vélo, un trail (30km) parce que j’aime ça ;) et un tri L fin mai, à peu près à mi plan, pour voir les sensations en situation. Un mois de mai chargé, mais tous les signaux étaient plus ou moins au vert. J’ai ensuite fait le Défi Monte cristo à la nage (5km + 2 km) en juin pour être à l’aise dans l’eau, puis j’ai placé le 5150 de Marseille (M) à J-3 semaines.
Blessures
Pas de gros pépins, mais quelques traumatismes. Au mois de mai, suite à une cabriole en bateau je me fais un sérieux hématome au tibia que je ne soigne pas et sur lequel je fais le programme de compètes cité plus haut. Cela finira pas me déclencher une périostite tibiale quelques semaines après que je traînerai jusqu’à mi-juillet.
LA COURSE
Bref, après 6 mois et moults péripéties, me voilà ce samedi 15 août, à 5h au parc coureur de l’Embrunman. Il pleut des cordes depuis la veille, et il fait froid (environ 15°). Pas de bol, je n’ai qu’une tenue d’été et me suis préparé en peine canicule … Ambiance ! Comme d’hab, je suis un peu en vrac niveau préparation et je suis prêt à 5h58 :) Juste le temps de rejoindre la zone de départ. A peine le temps de se concentrer et boum, c’est parti pour une journée folle ! L’objectif premier est de finir, et l’objectif de temps est si possible 14h, avec comme intermédiaires : 1h20 / 8h / 4h30
Natation
Je pars dans les derniers car je n’ai aucune envie de me faire bousculer. Il fait nuit noire, et dans l’eau c’est pas mieux, on ne voit rien. Mais les bouées sont éclairées par des projecteurs très puissants, il suffit de « suivre la lumière ». L’embrunman aura été la course ou je me serai le mieux orienté en nat de tous mes triathlons !
Le premier tour est galère. Même en nageant cool, je rattrape des gens et me trouve en peloton avec tous les inconvénients que vous connaissez. Je n’arrive pas à poser ma nage … Pas bon ! Je ne panique pas et fini le premier tour. Je regarde la montre et évidemment, dans la baston, mon chrono s’est arrêté.
Le début du second, le jour se lève, et j’arrive enfin à poser ma nage, tout en glisse (a mon humble niveau) à côté de gars qui moulinent. Je déroule, tout se passe bien. On voit le fond, en fait ça n’est pas très profond et ça défile vite. Je sors en 1h11, avec 10 min d’avance sur le planning. Objectif atteint, et pas fatigué, ça commence bien !
Vélo
Après une longue T1 ou je prends le temps de me sécher et mettre une bonne tenue, je pars pour le plat de résistance, 188km d’un parcours vélo réputé « dur ». Ça commence tout de suite fort car à peine sorti du parc, j’ai déjà tout à gauche !
Il fait nuageux, le plafond est bas et pour moi il fait froid. La route est humide, piégeuse et dans les 20 premiers km, j’assiste à 5 chutes, dont 3 avec déjà des ambulances. Ca calme les ardeurs ! J’étais parti sur un rythme « gestion », je redouble de vigilance, ça serait bête de tout foutre en l’air à vouloir gagner quelques minutes.
Bref, la route passe au gré des encouragements et d’une ambiance de folie sur le bord de la route, j’ai l’impression d’être au tour de France ! Chaque rond-point, chaque partie fermée à la route est l’objet d’un spectacle parfois hallucinant, c’est énorme ! Il suffit de remercier le public pour avoir droit à encore plus de bruit rien que pour soi. Moi qui suis venu seul, ça fait un bien fou !
Petit à petit je me rapproche de la deuxième difficulté ; l’izoard. En effet c’est dur, mais pas tant que redouté. Je monte tout à gauche à 7/8km/h. Je peux faire un poil mieux mieux mais je préfère en garder pour la suite. J’arrive au sommet de l’Izoard à 12h25. J’espérais arriver avant mais l’ascension était plus longue que prévue, de plus le froid ayant des « effets particuliers » sur ma vessie, j’ai dû faire quelques arrêts non prévus. Pas grave je suis encore dans mon objectif. Je prends le temps de « déjeuner ». Et là c’est le drame.
J’étais prêt pour la canicule, je me retrouve au sommet, 7°, du vent et une pluie battante qui s’invite soudainement. Je me couvre mais le refroidissement est brutal. La descente, c’est les toboggans d’aqualand. Pas de frein, hypothermie et pluie. J’ai peur et roule à moins de 20km et à ce moment je sais que mon objectif de temps est inatteignable. Voire pire car j’ai une crise d’angoisse et me dit que dans ces conditions, je n’arriverai jamais au bout du vélo. Bref, idem qu’au début, j’assure, pas envie de partir dans le fossé. Les cuisses sont raides comme de l’acier, mais il faut faire le job. Je roule « correctement » jusqu’à Pallon, que je passe sans trop de difficultés comme l’izoard, tout à gauche et calmement.
Je fini par caler au 170ème, après le fameux passage « pieds à terre » du pont en travaux. La pluie cesse et je me mets en mode « éco ». Chalvet finira de m’achever. Celle-là, elle est dure pour les cuisses mais surtout pour la tête, mais ça fini par passer. Au sommet, ça y est, je suis fier, je sais que le vélo est fini, reste plus qu’à rejoindre le parc en laissant filer.
Je pose le vélo en 8h48. 48min de plus que prévu, mais vu les conditions, les multiples pauses pipi et la pause ravito de l’izoard, les 8h étaient jouable avec des conditions plus clémentes. Les jambes sont raides, je ne sais pas encore si j’irai au bout, mais je sais qu’au moins je pourrai essayer.
Marathon
Apres une longue T2 (15min) ou je prends le temps de me refaire la fraise, je repars de T2 en meilleure forme. L’objectif du marathon est simple : se caler à 10km/h en rythme, et prendre 10kilo après 10 kilos.
Je tiens cet objectif jusqu’au 10ème que je passe en 58’. Je cours sans m’arrêter, sauf aux ravitos. Je boucle le premier semi en 2h10. Sur ce premier tour, l’ambiance est encore une fois extraordinaire, du monde de partout qui pousse, crie, chante, j’ai l’impression d’être une star ! Je passe devant la future arrivée, regarde avec envie les finishers et me dit que j’en serai moi aussi.
Au 25ème des douleurs articulaires aux chevilles et genoux font leur apparition. Je comprends alors que ma course est finie. Les routes se dépeuplent, les concurrents sont plus espacés. Ca y est, je suis dans le dur ! Voulant absolument être finisher, je bloque le compteur à environ 8.5km/h. C’est lent, les muscles et la tête veulent aller plus vite, mais les genoux disent le contraire. Je joue la régularité ; je continue de courir sans jamais m’arrêter, même dans les côtes. Seules les pauses aux ravitos passent de simple passage à quelques secondes d’arrêt. Je ne regarde même plus la montre, je suis dans mon for intérieur et reste focalisé sur mettre un pied devant l’autre.
Je finis par arriver autour du lac, puis le tour du parc ou il y a à nouveau du monde. Et puis c’est enfin ce fameux tapis bleu, avec la haie d’honneur des supporters que je remercie chaleureusement. Je franchis la ligne d’arrivée en 15h12 ! 1h12 de plus que mon idée de temps, mais qu’importe, la boucle est bouclée ! C’est la concrétisation d’une aventure de 6 mois.
La crevette volante est un Ironman !
Commentaires
Wild Team Paris-IDF
Wild Team Provence-Alpes-Côte d’Azur
C'est une épreuve dure, mais pas infaisable. Il faut bien se préparer et ça passe, je suis un "monsieur tout le monde", rien de plus ! On m'avais prévenu de la difficulté du vélo, mais c'est surtout la cap que j'ai trouve pas évidente, car pas mal de petites bosses casse-pattes ! super aventure, je la referai bien, mais 6 mois de prépare, ça rebute quand même ;)
Wild Team Bourgogne Franche Comté
Wild Team Normandie