Bon alors j'étais parti inquiet pour plusieurs raisons. D'abord parce que c'était mon premier M et vu l'état de la mer j'étais pas sûr d'arriver très frais sur la plage, peur de la force du courant, n'étant pas un nageur puissant, je ne voulais pas vivre la mésaventure de BB à Sartrouville. Ensuite je voulais assister à la course du fiston et celle de mes deux potes Avendgers Lamentin et Tapir (qui font respectivement 39 et 40ème du xs, ils se sont tirés la bourre, c'était fun, avec un 5km en 20minutes, ils ont assuré comme Maud qui a terminé son premier tri avec aisance, chapeau), avoir le temps de bouffer un truc et de me préparer… Le fiston a fait sa course, pas mal, il a mieux nagé, mieux couru que l'année dernière malgré ses matchs de rugby de la veille, mais il a déraillé à vélo ; pourtant il a remis la chaîne et est reparti, c'est bien, c'est comme ça qu'on apprend. Fier de lui.
Avant le départ je me disais que je serais rassuré une fois lancé en course à pied, c'est là qu'il y a le moins d'imprévu.
Je prépare enfin mes petites affaires, fais et défais tout 3 fois, je suis tête de linotte, je ne veux rien oublier et cette fois je repère où est mon vélo, l'année dernière je l'avais cherché.
Le départ approche, sur la plage, je cherche ma femme et mes enfants, personne.
Comme d'habitude j'ai écouté les conseils du coach Puma qui m'a incité à aller nager avant le départ, mais je sors bien vite sous le sifflet d'un arbitre, tout le monde est déjà dans le sas de départ, je pique un sprint pour me mettre en place, le stress, je me glisse à la fin des intermédiaires, j'ai perdu tous les wilders, tant pis, je vais me concentrer sur ma course. Putain, mon sprint m'a foutu de la buée dans les lunettes, je crache dedans, c'est pire, je ne vois plus rien, j'essaye d'essuyer et ne réussi qu'à faire une bouillie de mollard…
C'est le départ, je respire un grand coup, y'a du brouillard... ah non, c'est les lunettes.
Puis d'un coup, ça doit être la musique et le départ imminent mon stress se mue en excitation, j'ai des frissons dans la mâchoire, ça y est je suis en mode wild, c'est cool, je sens l'adrénaline m'envahir, je n'ai plus peur de rien.
Avant de partir, je décide d'observer, et choisis finalement de pas trop partir à droite, le courant est faible, je nage direct vers la bouée, c'est compliqué, de grosses vagues et surtout plein de monde ballotté, on est envoyé les uns contre les autres, obligé de brasser régulièrement, c'est dur de doubler et je ne veux pas prendre de coup. Donc je me dis, ok, tu brasses quand y'a des mecs et tu regardes où tu vas, et tu bourrines de temps en temps en crawl pour doubler. Tant bien que mal j'arrive à la première bouée, c'est la galère, c'est les embouteillages, impossible de nager. Une fois la bouée passée, pareil, obligé de slalomer, je me prends un coup de talon de brasseur, heureusement que j'ai des lunettes épaisses, obligé de brasser souvent, bloqué par des nageurs qui n'arrivent pas à nager dans les vagues, dès que je peux, je crawle, mais c'est compliqué à cause du monde. Je suis obligé de vider mes lunettes régulièrement, elles ne sont pas étanches, j'aurais pas dû mettre du monoï avant de partir, je suis pas une vahinée et ça décolle les lunettes, mais comme j'ai souvent la tête hors de l'eau, je choisis bien ma trajectoire. La dernière diagonale est longue, là encore je suis les conseils du Puma, je vise la gauche du casino.
Je sors enfin de l'eau, je regarde derrière, j'ai l'impression d'être dans les derniers, ça me fous un petit coup au moral puis très vite, je me dis que c'est pas grave, l'objectif c'est de pas laisser trop de jus en route. J'entends les encouragements de mes potes avendgers, ma femme et les enfants, ça remets la pêche, cool.
La deuxième boucle se passe mieux, moins de monde, je nage mieux, et je pense à pas battre des jambes pour les économiser, je sens déjà mes ischios qui tirent à cause des coups de bourre dans les vagues.
J'arrive enfin à la fin de la deuxième boucle, le souffle est bon, je prends mon temps, je trottine doucement en enlevant la fin de ma combine, je galère, la fermeture est bloquée à la moitié du dos. Alors, je me mets en mode lombric, je me tortille comme un vers pour sortir une épaule, puis l'autre, je me retourne une seconde fois, encore cette impression d'être en queue de peloton. Pas grave, je dois faire ma course.
Je prends mon temps, courir dans le sable en enlevant sa combi, c'est la quatrième épreuve….
Et là ! en remontant vers les douches, je vois un maillot wild team à 50 mètres !!! Cette silhouette, c'est…. ID !!! c'est pas possible, je me dis spontanément qu'il a dû être en galère, puis une autre hypothèse me vient, c'était tellement le bordel que y'a pas de gros écarts entre nous deux, de toute façon ça me fait du bien, je vais pas être tout seul. Lamentin et Tapir m'encouragent. Mince ! j'ai failli loupé ma femme et les enfants, je fais un petit demi-tour pour leur taper dans les mains, c'est cool d'avoir du soutien.
Je me lave les pieds à la douche. Puis à l'entrée du parc à vélo, je vois ID et son grand sourire, on échange deux mots et on se dirige vers nos vélos, sympa d'être wilder.
Puis la transition : je suis calme, je souffle et réfléchis, la natation ne m'a pas vraiment fatigué, juste un peu les cuisses qui tirent, je nage trop avec les jambes encore, t'as raison crevette.
Je sors du parc à vélo, monte dessus, je crois que c'est là que je vois Brown Bear, et direct je me sens bien, j'ai tout de suite envie d'appuyer, je me calme, pas avant la côte du départ, très vite pourtant je double ID qui paraît se rouler un clope sur son vélo, les mains détachées du guidon, en mode ballade, la classe. Je lui dis de me suivre, il refuse, son clop était pas terminé, alors je mouline tranquille sur le petit plateau, puis arrive la côte. De nouveau BB, j'ai un moment de doute, y'en a-t-il plusieurs ?, c'est sympa de le voir, ça me donne encore du baume au cœur.
Bon les côtes, j'aime bien, elle est raide mais pas longue, donc ça passe sans problème puis j'ai un vélo fait pour, je suis en 34/28, faut bien ça pour mes cannes de serin. En haut je sens un peu mes jambes, mais le cœur n'est pas monté trop fort, c'est cool, je mouline encore un peu sur le faux plat et ensuite, je me dis, si ça se trouve, les autres sont derrière moi, alors je décide d'envoyer, puis le parcours est super ludique, ça monte, ça descend, ça tourne, donc je m'amuse comme un petit fou, je me tire la bourre avec des mecs sympas, je double un peu mais pas tant que ça, je double de tout, des mecs en Vtt, des gars qui roulent à deux, bizarre… puis je me fais déposer par des contre la montre, je n'arrive pas à savoir à quel niveau je suis.
La bonne nouvelle c'est que mon genou ne me fait pas mal et que j'ai la banane avec de l’adrénaline en stock, je suis en mode compète wild, donc j’appuie.
Bon au 20ème kilomètre, je me calme, les ischios crient famine, j'arrête de doubler dans les descentes et j'en profite pour m'étirer, il faut que je garde du jus pour la course. A partir de là je reste avec le même groupe, 4 ou 5 types qui roulent comme moi. Je cherche à gérer l'effort.
C'est la T2 : là encore je prends mon temps (un peu trop), je m'assoie pour faire mes lacets, bois un coup, mate les gonzesses du public qui crient mon prénom en déchirant leur maillot… heu non, il s'agit là d'un léger manque de lucidité, alors je repars.
Aie, les jambes dures, je sens le quadri droit qui durcit dangereusement, je décide de m'arrêter pour faire qques étirements, puis je repars tranquillement. Petit à petit j'allonge un peu ma foulée, je double un peu, je dois être à 12, une bonne allure de croisière, ça tiendra jusqu'au bout à ce rythme. Arrivé sur les planches, y'a ma femme et mon fils qui sont à fond derrière moi, et qui m'annoncent que je suis le premier des potes wilders, je suis surpris et demande confirmation, si si, bon, alors faut ptêtre que j'accélère un peu pour pas me faire remonter, sait-on jamais, je pousse un peu, mais y'a plus grand-chose dans les canes, je suis bien, relâché, et je décide d'en garder sous le pied si besoin d'accélérer pour un sprint, bon là, je suis un brin prétentieux, parce que c'est pas sûr que j'aurais pu. Je revois Jack qui me prends en photos, je dois plus être super lucide quand même parce que je cherche mes doigts pour faire un signe de la wild et finis par en sortir un péniblement qui ressemble à celui du Frelon (spéciale dédicace); j'espère que j'ai pas fait un fuck au public…
Enfin l'arrivée, content, je me jette sur le coca, le pain d'épice, le chocolat et les bananes…
J'ai terminé mon premier M en moins de 3h (2h59), mon objectif !, trop content !!!!
Merci les wilders pour cette super course entre potes et merci à ma petite famille, BrownBeer, Lametin et Tapir pour leurs encouragements !
238 | 429 | MAZZUCCHELLI | Franck | Veteran H | 02:58:58 | 00:38:31 | 00:02:49 | 01:27:53 | 00:02:19 | 00:47:26 |
Commentaires
Wild Team Bourgogne Franche Comté
Wild Team Paris-IDF
La prochaine fois j'espère prendre ta roue ;-)
Wild Team Centre-Val de Loire